Réinitialiser les imaginaires, écologie des récits
Avec Pauline Julier
Comment les imaginaires et les récits peuvent prendre la mesure de la catastrophe en cours et permettre de traverser le nouveau régime climatique ? Comment raconter le monde en considérant notre environnement non humain autrement que comme la modernité l’a inscrit, c’est à dire autrement qu’un lieu d’exploitation, de ressource et de savoir ?
En tentant de répondre à ces questions, cet atelier propose de poser les bases d’une réflexion collective au long cours, sur l’ensemble des trois éditions de ces Ateliers d’été.
Grâce aux pratiques et réflexions des différents invités (intervenants et artistes), de la littérature au cinéma en passant par les images-mouvement, il est question ici d’énonciation (qui parle au nom de quoi ?), d’agents narratifs non humains, de paysages, d’histoires et de perspectives terrestres.
Pauline Julier, Cercate Ortensia (still), 2021
© Pauline Julier
↘ Environnement
[Plage de projections]
Abdessamad El Montassir, Galb'Echaouf, 2021.
Laura Huertas Millán, Journey To A Land Otherwise Known, 2011.
Pauline Julier, Noé, 2010.
↘ Conversation
Conversation - Atelier de Pauline Julier
© IAC
↘ Atelier
Projection en plein air à l'IAC du film Naturales Historiae, 2021, de Pauline Julier
© IAC
Discussion avec Pauline Julier suite à la projection en plein air à l'IAC de son film Naturales Historiae, 2021
© IAC
Jeudi 6 juillet
de 17h à 22h30
↘ Environnement
ABDESSAMAD EL MONTASSIR
Galb’Echaouf, 2021
Film couleur, son
Durée : 18 min
LAURA HUERTAS-MILLÁN
Journey To A Land Otherwise Known, 2011
Film couleur, son
Durée : 23 min
PAULINE JULIER
Noé, 2010
Film couleur, son
Durée : 22 min
URIEL ORLOW
Learning from Artemisia, 2019-2020
Film couleur, son
↘ Conversation
À 17h
Jean-Christophe Cavallin, Professeur de littérature et responsable du master Écopoétique et Création (Aix-Marseille Université)
Jean-Michel Frodon, Critique de cinéma et enseignant à l’École des Arts politiques de Sciences Po et à l’université de Saint Andrews (Écosse)
Federica Martini, PhD, curatrice, historienne de l’art et professeure responsable du programme Master CCC - Critical Curatorial Cybermedia à la HEAD Genève
Participante
Justine François, Curatrice de projets qui invitent les arts de la performance et de la vidéo à dialoguer avec les sciences humaines
↘ Atelier
À 21h45
Réinitialiser les imaginaires, écologie des récits • 1
Jeudi 6 juillet
Projection du film Naturales Historiae de Pauline Julier avec discussion
Durée : 56 min
Synopsis
À travers différentes histoires naturelles tournées entre la Chine, la France et l’Italie, le film interroge nos manières de penser et représenter la nature. Chaque chapitre explore une situation d’êtres humains aux prises avec la nature et ses images, qui révèle leurs obsessions et ébranle nos certitudes.
→ Je m'inscris à l'atelier
Jeudi 20 juillet
À 21h30
Réinitialiser les imaginaires, écologie des récits • 2
Cinéma en plein air : Kelly Reichardt, First Cow, 2020
Synopsis
Au début du XIXe siècle, sur les terres encore sauvages de l’Oregon, Cookie Figowitz, un humble cuisinier, se lie d’amitié avec King-Lu, un immigrant d’origine chinoise.
Jeudi 31 août
À 20h30
Retour des ateliers d'été • 1
Cinéma en plein air : Jessica Sarah Rinland, Black Pond, 2018 & Deborah Stratman, Last Things, 2023
Black Pond
Synopsis
Black Pond est l’exploration d’une superficie commune du sud de l’Angleterre et de la société d’histoire naturelle qui l’occupe. Après deux ans de tournage, les images ont été montrées aux membres de la société. Leurs souvenirs et leurs commentaires ont été enregistrés et utilisés pour la narration du film. Celui-ci, loin de délivrer une connaissance intégrale de l’histoire des humains dans cette zone, interroge plus globalement les rapports de l’humain avec et dans le paysage et la nature.
Last Things
Synopsis
L’évolution et l’extinction, envisagées du point de vue des minéraux et de différentes altérités futures. La géo-biosphère est ici présentée comme un lieu de potentialités pour l’évolution, où la vie perdurera après la disparition des humains.
Pauline Julier
Diplômée de l’École Supérieure de la Photographie d’Arles et de Science Po Paris, Pauline Julier est une artiste et cinéaste qui concentre sa recherche sur l’histoire de la nature et les liens entre fictions et réalités. Ses films et installations ont été présentés en France et à l’étranger. En 2019, elle prend part à l’exposition Critical Zone, au ZKM Karlsruhe, développée par Peter Weibel et Bruno Latour, explorant les nouveaux modes de coexistence entre les formes de vie sur terre. Son travail adopte une démarche méticuleuse pour retranscrire les relations existantes entre imaginaires, mythes et paysages. Récompensée par le Swiss Art Awards à Art Basel en 2011 et 2021, elle prépare actuellement une grande exposition solo au Kunsthaus d’Aarau en Suisse alémanique pour juin 2024.
En 2018, elle réalise l’exposition Naturalis Historia au Centre Culturel Suisse de Paris dans laquelle plusieurs récits retranscrivent de manière visuelle et/ou sonore des histoires où l’être humain doit s’incliner face à la nature. Elle y orchestre également la scénographie, plaçant le visiteur au cœur d’un parcours immersif qui appelle à un déplacement entre les différents éléments, matériels ou impalpables.
L’IAC a accompagné Pauline Julier en 2022 pour une exposition intitulée Un point bleu pâle dans laquelle on retrouve sept œuvres de Naturalis Historia ainsi que Follow the Water, une installation vidéo produite dans le cadre d’Occupy Mars, une enquête qu’elle mène avec le réalisateur et commissaire d’exposition Clément Postec autour de notre relation à la planète Mars comme miroir de notre situation terrestre. Ce projet est lauréat du programme Mondes Nouveaux instauré par le Ministère de la Culture.
Bibliographie
Documentation
Jean-Christophe Cavallin
1er chapitre
« Nous irons au bois » (p. 9-13)
Valet noir : vers une écologie du récit. Paris : Éditions Corti, 2021.
Jean-Michel Frodon
« L’infini pluralité des autres : demeurer avec le trouble »
Le Cinéma à l’épreuve du divers. Politiques du regard. CNRS Éditions. 2021, p. 215-221.